La digestion des aliments n'est pas la seule fonction de l'intestin. Il contient plus de 100 millions de neurones, sécrète au moins 20 neurotransmetteurs identiques à ceux que l'on trouve dans le cerveau, produit 70 à 85% des cellules immunitaires de l'organisme et héberge 100 000 milliards de bactéries. Les travaux de Michael D. Gershon, chercheur à l'Université de Columbia, aux Etats-Unis, présentent l'intestin comme un véritable second cerveau.
Structurellement et fonctionnellement, le système nerveux intestinal (ou système nerveux entérique) et le cerveau se ressemblent. Ils utilisent les mêmes structures de neurones
sensoriels et moteurs, les mêmes circuits de traitement de l'information et les mêmes cellules gliales ainsi que les mêmes neurotransmetteurs incluant l'acétyl-choline, la
norépinéphrine, la dopamine ou la sérotonine. |
Des interactions complexes...
La connexion cerveau/intestin à travers le nerf vague crée une relation complexe entre les deux systèmes nerveux. Un nerf vague activé envoie un courant permanent de messages
entre le cerveau et l'intestin, le nombre de messages allant du cerveau à l'intestin surpassant ceux allant de l'intestin au cerveau. Par exemple, |
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Dans des circonstances normales, le système nerveux intestinal transporte les aliments à travers le système gastro-intestinal de manière organisée. Mais s'il reçoit un signal de
détresse du cerveau, il réagit de manière différente. La réponse varie selon l'individu. Le système nerveux intestinal peut arrêter le système digestif ou le vider par excrétion
ou vomissements. |
Les mastocytes dans la paroi de l'intestin grêle et du colon libèrent de l'histamine, provoquant une réponse inflammatoire pour attirer dans la zone des cellules immunitaires du flux sanguin. De cette manière, le système nerveux intestinal peut protéger l'organisme d'une agression venue de l'extérieure, porteuse d'un danger d'infection. |
Des réactions comparables à celles du cerveau
Parce que les neurotransmetteurs et les neuromodulateurs du cerveau sont presque toujours également présents dans l'intestin, les médicaments définis pour agir sur les synapses du
cerveau sont susceptibles d'avoir aussi des effets au niveau de l'intestin. |
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Si la recherche sur les multiples rôles du système nerveux intestinal, le second cerveau de l'homme, a beaucoup avancé depuis sa découverte dans les années 60, de très nombreux travaux restent
encore à faire.
Leurs résultats devraient déboucher sur de nombreuses applications cliniques et, notamment, faciliter le diagnostic et le traitement de maladies actuellement rassemblées sous le terme générique
de maladies fonctionnelles de l'intestin. Mais, en attendant, une chose reste certaine : la santé de l'intestin est très importante et il faut donc lui apporter les aliments et nutriments
indispensables à son bon fonctionnement.
Des suppléments nutritionnels et, en particulier, les probiotiques, les fibres, les enzymes digestives mais, aussi, des acides gras essentiels oméga-3 et des antioxydants peuvent participer
efficacement à sa protection.
Source:Nutranews